Les enfants au Rwanda marchent 2h par jour pour aller à l’école. C'est alors qu'est né Bisibus !
Le projet est né en 2015 sous l’impulsion de Marie-Sophie Listre, alors étudiante au CELSA
Lors de la journée émergence organisée par la fondation Vinci Autoroutes, Marie-Sophie a associé les problématiques de la fondation avec ce qu’elle avait pu constater lors de son séjour au Rwanda, c’est ainsi que Bisibus est né.
Selon l’UNICEF, 9 enfants rwandais sur 10 entrent à l’école primaire, mais ils ne sont qu’un tiers à terminer leur scolarité à cause des difficultés d’accès à l’école. En temps normal, les enfants marchent tous les jours 2h pour aller et revenir de l’école, ce qui les fatigue beaucoup en plus de les rendre très vulnérables sur la route. En temps de pluie, les routes sont impraticables à pied mais seulement en voiture ou en bus. Beaucoup ne vont plus à l’école lorsqu’il pleut et n’y retournent pas une fois les saisons des pluies terminées.
Selon un rapport de la Banque africaine de développement datant de 2012, 42% des jeunes entre 18 et 35 ans sont au chômage ou sous-employés dans des secteurs de subsistance. Beaucoup d’entre eux sont diplômés ou formés à un métier mais ne peuvent trouver du travail en raison de leur enclavement.
Bisibus, c’est la possibilité d’offrir un tremplin vers l’emploi à ces jeunes en leur donnant un accès à la mobilité tout en permettant aux enfants de se rendre à l’école rapidement et de manière sécurisée. C’est aussi un programme d’entraide et de solidarité entre des populations qui se côtoient mais qui ne se connaissent pas pour dynamiser le territoire et éviter les conflits.
Bisibus propose d’offrir aux jeunes chômeurs de la région de Karembo (sud-est du Rwanda), diplômés ou non, une formation au permis voiture , bus ou en mécanique en fonction de leurs goûts personnels et de leurs ambitions. Il ne s’agit pas de leur offrir un emploi à plein-temps mais un tremplin pour l’avenir. On leur offre la possibilité de recevoir une formation. En contrepartie, les titulaires du permis voiture s’engagent à aider à la gestion du bus en assurant notamment l’entretien. Les titulaires du permis bus s’engagent à conduire le bus pendant au moins 3 mois sur la base d’un roulement entre les chauffeurs. Bisibus s’engage à leur verser un salaire pour leur permettre de sortir du chômage. Enfin, les titulaires d’une formation en mécanique s’engagent à s’occuper de toutes les réparations et problèmes mécaniques potentiels. L’idée est d’accompagner ces jeunes en les désenclavant et en leur donnant une première expérience professionnelle afin qu’ils trouvent leur voie et qu’ils soient fiers d’avoir permis à d’autres de bénéficier du système.
Parallèlement, Bisibus offre la possibilité aux enfants d’aller à l’école de manière rapide et sécurisée et de poursuivre leur scolarité dans de bonnes conditions.
Pour implanter ce projet, des contacts ont été pris avec une ONG locale, Humura, basée à Karembo. Celle-ci est le relais local, elle leur a permis de trouver d’autres partenaires locaux : l’école l’Epaza et l’auto-école Nice driving school. L’ONG coordonne certaines réunions avec le comité des parents d’élèves mais a aussi été d’une aide précieuse pour le lancement des premières formations au permis. Aujourd’hui, les membres de l’ONG portent le projet au même titre que Bisibus.
Leur valeur ajoutée est de proposer un service inédit, les réseaux de ramassage scolaire n’existant pas dans les campagnes, et qui génèrent deux bénéfices sociaux à la fois pour les jeunes chômeurs et pour les enfants.