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Après 12 ans au service d’Enactus France, d’abord comme bénévole, formatrice, coach et jury, puis comme directrice générale pendant 5 ans, Mélanie Sueur-Sy s’envole pour poursuivre sa mission de vie éducative ailleurs. Elle transmet la direction générale d’Enactus France dans les mains de Sarah Barreau, ex-directrice du programme d’insertion professionnelle “Jobready” chez Article 1 !

Sarah, qu’est-ce qui t’as donné envie de rejoindre l’aventure Enactus ?

Sarah : Accompagner des jeunes, les écouter, les connaître et les comprendre font partie de mes moteurs principaux d’engagement ! Pour moi, c’est une façon de m’ancrer dans le présent et de contribuer à construire l’avenir. C’est en formant des citoyen·nes engagé·es que l’on se donnera les moyens de bâtir un monde plus juste, plus inclusif et plus durable et une société plurielle !

Enactus, c’est la suite logique de mon parcours professionnel : depuis 15 ans, j’ai accompagné les jeunesses sur plusieurs problématiques : l’éducation populaire, la protection de l’enfance, l’ESS, l’insertion professionnelle... Des domaines qui touchent à des choses telles que la connaissance de soi, la confiance en soi, et les problématiques de l’adolescence. Diriger une structure qui propose aux jeunes d’apprendre à se connaître et gagner la confiance nécessaire pour monter son projet et transformer la société, c’est la continuité naturelle de la mission qui m’anime.

De quoi as-tu le plus hâte ?

Sarah : Aller sur le terrain, à la rencontre de nos bénéficiaires ! J’ai à cœur de comprendre leurs besoins et leurs attentes, pour que l’on puisse y répondre de la manière la plus adaptée et ajustée possible. Je tiens aussi à échanger et co-construire des ponts avec toutes les parties prenantes de notre écosystème pour identifier les synergies entre les jeunesses, le corps enseignant et le monde du travail. Dans un moment où les difficultés et les enjeux auxquels nous devons faire face sont si élevés, il est plus qu’essentiel que les synergies se renforcent dans notre écosystème.

Qu’est-ce que tu as envie d’apporter à l’association ?

Sarah : Prendre soin des personnes engagées au service de  la mission d’Enactus. Par exemple, proposer des espaces de respiration, de partage d’expériences entrepreneuriales, de découverte de soi pour l’équipe. Le surengagement est un risque en association et nos rythmes ne cessent de s’accélérer. Chez Enactus, nous souhaitons faire le pari d’honorer notre mission d’être révélateur de talents et de continuer à agir, tout en n’étant pas un vecteur de croissance infinie. 

Je souhaite que chaque personne qui passe / demeure / traverse Enactus puisse valoriser son expérience. L’une des convictions que je partage avec Mélanie est qu’Enactus, c’est autant un chemin de croissance personnel que professionnel. Cela se traduit notamment par la découverte et l’acquisition de soft skills, sujet sur lequel j’ai travaillé précédemment, basé sur le référentiel européen Elen4work. Aujourd’hui, nous savons que les soft skills sont indispensables pour nous connaître et valoriser toutes les expériences de la vie. Elles servent autant aux jeunes que nous accompagnons qu’à nous, et elles sont le 2ème critère de recrutement en France.

Tu reprends les rênes dans un contexte politique et économique difficile…

Oui, le contexte actuel met en difficulté de nombreux acteurs comme Enactus. Les coupes budgétaires et les freins au mécénats introduits par de nouvelles procédures administratives mettent à mal notre capacité à agir et à avoir de l’impact.

Par exemple, pour la première fois de son histoire, Enactus a cette année dû baisser considérablement le nombre de lycéen·nes accompagné·es et n’est pas en mesure d’outiller et former tous·tes les enseignant·es qui nous sollicitent. Les lycéen·nes que nous accompagnons sont très majoritairement des jeunes de voie professionnelle issu·es de milieux populaires, dont un tiers décrochent du système scolaire avant d’avoir obtenu leur diplôme.

Nous sommes convaincu·es que notre expertise et que nos actions sur le terrain sont essentielles ; que nous contribuons à donner aux jeunes les clés pour agir et leur redonner confiance, et que nous avons un impact systémique réel sur nos modèles d’éducation. Je suis inquiète de voir le tissu associatif français, qui est en première ligne de la prise en charge de la vulnérabilité de notre société, aussi fragilisé. 

Sarah, un mot pour Mélanie ?

Sarah : En 5 ans de mandat et 12 ans d’engagement, Mélanie s’est ancrée dans l’histoire de l’association, avec sa vision du collectif et de ce qu’il peut apporter à la croissance des personnes.

Nous avons beaucoup de choses en commun, dont une citation de Nelson Mandela qui guide nos parcours professionnels : “L'éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde". Je suis fière de pouvoir apporter un souffle de renouveau à l’association, et je suis confiante dans le cap qu’elle a tenu ces 5 dernières années.

Mélanie, merci pour ces quelques mois de collaboration et pour ta confiance !

Et toi Mélanie, un mot pour Sarah ?

Mélanie : Je pars sereine et confiante, car je sais que Sarah est la bonne personne pour prendre la suite : à la fois pour relever les défis qui ne manquent pas, pour mener le pivot stratégique de l’association dans l’enseignement supérieur (pour toucher les jeunes qui ont besoin de notre accompagnement et n’ont pas le temps de s’engager à côté de leurs études, il faut intervenir en classe), et pour continuer de nourrir l'ADN et les valeurs d'Enactus auxquelles nous tenons toutes et tous. Chère Sarah, je te remercie sincèrement de reprendre le flambeau !